« Station Campus » dans « 24H » :-))

Concert-bénéfice du RMMM: métro, boulot… et musique!

Station campus
Photo: Luc Cinq-Mars

Leurs rythmes, en plus de jouer du coude avec les bruits de fond du transport en commun sous-terrain, trouvent souvent écho chez des usagers pressés. Dimanche soir au Café Campus, c’est devant un auditoire des plus attentifs que 32 des membres du Regroupement des musiciens du métro de Montréal (RMMM) ont présenté leur tout premier concert-bénéfice.

Les comédiens Geneviève Rochette et Sylvain Marcel ont également poussé la chansonnette pour la cause.

Cette soirée hautement colorée s’est ouverte sur une note acoustique, teintée de nomadisme, à travers le duo 24 cordes originales. Gérald Chabot, chanteur et guitariste autodidacte ayant traîné son art de ville en ville, et Thaneah, Montréalaise revenue dans sa ville natale à la suite d’un long périple à Edmonton, ont livré, armés de leurs 12 cordes, « Chanson de lune », un folk pour le moins enlevant.

Guitares, contrebasse, violon, harmonica, accordéon et clarinette: six musiciens, réunis sous le nom Trad & Blues pour le compte de l’événement, ont pris la relève, mélangeant adroitement musique traditionnelle, jazz manouche et blues. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les jeunes guitaristes Paul Dawson, Antero Sono et Lucas Zimbel maîtrisent ladite bête avec un impressionnant doigté! Leur « Saint Louis Blues », popularisé par Louis Armstrong, n’a laissé personne indifférent. Idem pour leur version tzigane de « Those Were The Days », ou « Le temps des fleurs ».

Arc-bouté sur son instrument, Greg a pour sa part offert, en mode guitare « slide », une brève, mais percutante improvisation bluesy avant de céder sa place à Mélanie Charrier et Acoustik Groove. Tout en voix, la chanteuse, appuyée du sextet, a livré deux de ses créations en plus de revisiter Gnarls Barkley et Alicia Keys.

Le spectacle a pris une tournure des plus engagées avec Geneviève Rochette: « J’ai lancé en novembre dernier une campagne pour Omar Khadr, qui croupit à Guantanamo depuis 2002 », a-t-elle expliqué avant de lui dédier, accompagnée de Sébastien Côté à la batterie, une marche de Boris Vian. Un événement artistique est également prévu au Cabaret Mile-End pour le retour de cet enfant-soldat, l’automne prochain.

Heure de tombée oblige, au moment d’écrire ces lignes, une dizaine d’artistes, dont Sylvain Marcel, devaient ponctuer de leurs rythmes le restant de la soirée.

À la défense de l’art souterrain

« La mission du musicien du Métro de Montréal est un aide-mémoire, un déclencheur qui laisse remonter en suraaface les émotions trop souvent occultées par la routine du « métro, boulot, dodo ». La musique, par sa présence, stimule le non exprimé et nous ramène à la vie. Tel pourrait être un des rôles sociaux des musiciens du métro : favoriser et ramener à sa propre vérité, même inconsciemment, celui qui vaque au quotidien pour assurer sa subsistance », a soutenu Stéphane Lemieux, guitariste et président du RMMM.

Organisme sans but lucratif, le RMMM a pour objectif principal de représenter, défendre, sans intention de gain, les intérêts et les aptitudes de ses membres, qui expriment leur art de façon régulière ou occasionnelle dans les différentes stations du métro de Montréal. En plus de chapeauter les activités des musiciens du métro, le regroupement favorise un rapprochement harmonieux des artistes avec leurs partenaires : STM, employés et commerçants.

Pour de plus amples renseignements, visitez le www.musimetromontreal.org

Marie-France Pellerin / Agence QMI   – 20/03/2011 22h01