ÉpiphanieCette nouvelle a été retenue par la revue Brèves Littéraires. Pour cette raison, seul un extrait du texte est présenté ici. L’intégralité… est accessible dans le #77 de la revue (abonnement accessible sur le site). Il fait frais à l’intérieur. Bien plus frais que sur l’esplanade, écrasée par le soleil de ce début d’après-midi. La coupole du dôme du Rocher brille d’un éclat insoutenable, rappelant qu’autrefois en ce lieu, c’est l’Islam qui a été triomphant et célébré. Tsélofahad(*) Yakubovitch s’enfonce avec reconnaissance au sein de la terre, dans les couloirs voûtés qui mènent au chantier de fouilles archéologiques. (…) Alors, les yeux perdus dans le vide, Tsélofahad ôte son harnachement, pièce par pièce. Il n’a pas conscience que c’est un geste dangereux et même illégal, passible de lourdes sanctions : abandon de son équipement pendant une garde, c’est presque de l’abandon de poste. (…) Tsélofahad assure le reste de sa garde le regard fixe, l’esprit vide. Quand Ëphraïm Cohen vient le relever, il ne répond pas à ses plaisanteries. Il se contente d’un signe de tête et regagne l’esplanade des mosquées d’un pas lourd. Aussi lourd que le passé d’Israël. ——————————— (*) Prénom juif masculin signifiant « Ombre de la peur » et faisant référence à un descendant de Ménaché, fils adoptif de Jacob, dont la tribu aurai « disparue » il y a 2700 ans lors du règne du roi assyrien Sennachérib , et faisant partie des « dix tribus perdues d’Israël » (seules subsistent les tribus de Juda et de Benjamin sur les douze tribus des descendants de Jacob.) |